IMITER LA NATURE

La forêt comme modèle écosystémique

Sous nos latitudes, nous bénéficions d’un climat tempéré. Et sous ce type de climat, la nature laissée à elle-même tend à redevenir forêt. On peut ainsi dire que le climax de nos régions, c’est la forêt.

En effet, en laissant un champ nu à lui-même, on assiste à un phénomène de succession végétale, c’est-à-dire à une succession de plantes qui vont s’implanter les unes à la suite des autres, recouvrant le sol, l’enrichissant, et évoluant petit à petit dans les strates végétales pour finir avec de grands arbres et tendre ainsi vers le stade de forêt, de boisement. On parle d’une architecture en 3 dimensions.

Lorsqu’on cultive nos légumes, nos céréales et autres productions annuelles, on doit ainsi constamment lutter contre ce phénomène naturel. On dépense donc une énergie considérable puisque l’on va dans le sens opposé à l’énergie que la nature déploie. Cette énergie est dépensée en terme de travail physique, mais également en terme de lutte contre les ravageurs et maladies.

L’idée de prendre la forêt comme modèle écosystémique et dès lors de copier son fonctionnement, et de favoriser ce phénomène de succession végétale à travers nos pratiques agricoles, nos interventions humaines, et ainsi chercher à créer un équilibre plus naturel dans nos cultures.

Bien entendu, dans le cadre d’une production alimentaire par exemple, le stade final de forêt sauvage ne nous intéresse pas, il deviendrait difficile d’en tirer des récoltes efficacement.

Nous allons donc, tout en profitant des différentes phases de la succession végétale, chercher à maintenir ce qu’on appelle un effet lisière. Ce concept de lisière est connu pour l’abondance que l’on y retrouve. C’est un milieu à la fois plus riche en biodiversité et en production. Et c’est là que naissent les différents modèles de l’agroforesterie. Ce sont d’ailleurs des pratiques qui prospèrent dans certains peuples depuis des milliers d’années.

EN PRATIQUE

Le concept de forêt-jardin comme modèle d’implantation

On parle aussi de forêt comestible, de jardin-forêt, de jardin agroforestier, … Ce concept est pour nous celui qui se rapproche le plus du fonctionnement naturel d’un écosystème sous notre climat tempéré. Il a ce côté sauvage et d’apparence désorganisé qu’a aussi un boisement naturel.

Il est, de manière générale, moins efficient au point de vue de la récolte. Il sera généralement plus riche en biodiversité, et bénéficiera ainsi d’une meilleure santé générale. Il sera donc plus résilient face aux différents phénomènes naturels.

On y retrouve aussi le plaisir des sens, de la sensation d’être immergé dans la nature. On peut facilement l’associer à d’autres domaines tels que celui de la thérapie, du bien-être, de l’art, du beau. C’est une très belle manière de réenchanter l’agriculture, ou le potager, et de s’offrir le temps de ralentir, en ne cherchant pas uniquement l’efficacité. On peut aussi parler de sentiment d’appartenance, de connexion avec quelque chose de plus grand, avec la nature.

D’un point de vue pratique, il sera composé de plusieurs strates, ou étages, de végétaux. On parle souvent de 7 étages, comprenant : la canopée, les arbustes, les arbrisseaux, les buissons, les plantes herbacées, les couvre-sols, les racines, et les grimpantes.

C’est un jardin qui se conçoit en 4 dimensions, car on joue fortement avec celle du temps. Il permet, en fonction de nos besoins et au fil du temps, de diminuer l’entretien en comparaison d’un potager classique. Les possibilités sont nombreuses, et ça sera au plaisir de chacun.e de les ajuster selon ses envies et besoins.

Le concept des haies fruitières multiétagées comme modèle de production efficace

On parle aussi de verger permaculturel, … Ce concept est très similaire au jardin-forêt. Le principe et le fonctionnement sont les mêmes.

La différence, pour nous, est qu’il est plus organisé, souvent en ligne ou en courbes, et ainsi moins sauvage. On le destine généralement à un système de production plus efficient. Les récoltes sont généralement facilitées du fait de l’organisation plus rectiligne. On y intègre souvent un peu moins de diversité, en visant plutôt la quantité, car ce type d’implantation se retrouvera plus souvent dans un modèle de production professionnelle.

Il peut lui aussi être conçu en y intégrant les 7 strates de végétaux, et encore une fois les possibilités sont nombreuses et dépendent des attentes et des besoins du jardinier.

On peut l’intégrer de plusieurs manières : avec des animaux, des cultures, un maraîchage, une production de plants de pépinière, …

L’agroforesterie en général

De manière générale, tous les modèles agroforestiers visent à intégrer l’arbre dans nos paysages. On le retrouvera dès lors en association avec d’autres cultures, d’autres productions.

Ses avantages notables sont :

– Une grande biodiversité de la flore et de la faune
– Une résilience accrue face aux changements climatiques
– Le captage et l’infiltration de l’eau
– Lutte contre l’érosion des sols
– Le stockage du carbone
– L’aggradation des sols

En bref, c’est pour nous … un modèle de production qui régénère la planète …

AGISSONS ENSEMBLE !

Cultiver la biodiversité, c’est créer l’abondance !

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